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La Cantate des chaudrons de Francis Marmande
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MU SI QUE
Musiques géographiques, inessentielles, toujours plus risquées : Francis Marmande, universitaire, bayonnais, prof immense et dérisoire, écrivain, contrebassiste, vide en un disque élégant, sensible et débraillé, 53 rasades de son shaker intime...
De lui, deux livres sortis l'an dernier déjà. On savait l'envergure du personnage, notamment à Bayonne où il est né, à Itxassou où il s'envole sur de fascinants coucous, Mingus à fond dans le magnéto. Francis Marmande est cet inépuisable touche-à-tout, dont la route ne cesse de croiser les plus grandes aventures intellectuelles (Georges Bataille, Marguerite Duras, Michel Leiris...) et artistiques (le jazz bille en tête, les tableaux de Rebeyrolle...) du siècle. Et, plus important encore que ces aventures-là, les plus grands aventuriers sans doute à qui l'époque les doit. “53 minutes en 53 ans de vie” : La Cantate des chaudrons offre en 13 plages musicales 13 moments éparses qui emblématisent un parcours sentimental fait de rencontres (Jac Berrocal à la trompette, Sylvain Guérineau au sax...) et d'enthousiasmes (le blues, le free..). Improbables, parfois même hasardés, les enregistrements empruntent à différents épisodes ou espaces les enchevêtrements exacts de leurs circonstances : studios parisiens en 78, 80 ou 97, cave hongroise en 93, atelier du sculpteur Kirili en 97, théâtre de la rue d'Ulm en 67... Des amis sont là. Entrent. Disparaissent aussitôt. Manquent déjà. Prêtent aussi de leurs pépites, comme cet “Indifférence” de l'album de Lubat, sur lequel s'achève, en une capiteuse valse, le disque de Marmande. Romances sans paroles, texte compris “La basse est le cul de la musique”. C'est le seul instrument “que le non-musicien n'entend pas”. Les thèmes qui se suivent ici participent de plusieurs univers. Véritables carrefours sonores, ils situent les points cardinaux d'un chemin singulier, à la fois mental, sentimental et politique : une bossa fragile chipée à Tom Jobim, les grandes heures d'Ornette Coleman en free-jazz anonyme, la trompette brisée de Berrocal, le sax déchiré de Guérineau, et même une adaptation audacieuse d'Eusko Gudariak, “le chant des combattants basques de la guerre d'Espagne”, joué “mélancoliquement dans l'esprit du Liberation Music Orchestra (Charlie Haden)”, avec chœurs, txistus et tambours qui disent comme “sous la lenteur monte la marche des voix”... Disque hurlant et muet, La Cantate des chaudrons est accompagnée d'un extrait du livre La Housse partie, ce roman trop vrai de la contrebasse volée un soir de juin 95 puis revenue. Les chaudrons : propédeutique naïve et concept cuivré. A l'école Aristide-Briand, à Bayonne, le père Loustalot dirigeait la chorale des “chaudrons”, les garçons qui chantaient le plus faux de la classe, qui adoraient ça, qui braillaient leurs airs comme un seul homme... Hilarité totale. “C'est, avec l'irruption de Coltrane, le premier concert d'Albert Ayler à Paris, la rencontre de Rebeyrolle, la plongée au fond des grands secrets, mon premier saut en parachute et quelques épisodes de l'histoire des révolutions, le plus net instant de liberté humaine qu'il m'ait été donné de connaître”, écrit Francis Marmande. Le jazz n'existe pas davantage. On a les “répétitions” qu'on peut et la musique se joue... comme on vit.
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LI E N S
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